Politique de Coopération du Japon vis-à-vis de la République d’Haïti

2018/3/16

1. Objectif de la coopération

     Haïti devient indépendant de la France en 1804 et le deuxième pays indépendant dans les Amériques après les États-Unis. Depuis son indépendance, l’embrouillement politique influence la vie de la population en faisant du pays l’un des plus pauvres dans l’hémisphère ouest. En outre, le pays fait face aux nombreux défis par défaut de service social de base, aggravant ainsi la vulnérabilité sociale à cause des catastrophes naturelles telles que le tremblement de terre en 2010 ou le passage d’ouragan en 2016, sans compter l’apparition de l’épidémie de choléra après 2010.
     Il y a une grande nécessité d’accompagner les engagements gouvernementaux dans le renforcement de service social fondamental destiné à la population vivant sur le seuil de la pauvreté afin d’atteindre des objectifs de développement durable (SDGs). Au même temps, la stabilisation et la dynamisation des activités économiques au niveau des populations productives sont indispensables pour le développement du pays. Dans ce contexte, le Gouvernement d’Haïti a élaboré le « Plan stratégique de développement d’Haïti (PSDH) »  en 2012, envisageant de faire d’Haïti un pays émergeant en 2030, ce qui constitue une vision de développement à long terme.
     Afin de réaliser ces deux objectifs, une économie active et des finances publiques saines constituent les enjeux clés, qui seront garantis par la stabilité du système politique à travers l’organisation des élections et une bonne capacité administrative, ainsi que par l’application de la législation interne et des règlements internationaux, le renforcement des systèmes judiciaire et sécuritaire.
     De plus, vu que les catastrophes naturelles influencent grandement le niveau personnel, social et économique, l’assistance du Japon au renforcement de résilience aux catastrophes naturelles, en mettant en valeur l’expérience et la connaissance japonaises dans le domaine de gestion des risques de désastres aura un sens important.

2. Principes de coopération du Japon

Renforcement du système social de base à travers l’affermissement des services sociaux fondamentaux
 
     Dans le but d’appuyer les engagements d’Haïti de sortir dans la phase de coopération au développement basée sur le besoin d’aide humanitaire en envisageant de devenir un pays émergeant, le Japon apporte sa coopération principalement dans l’affermissement des services sociaux fondamentaux qui constitue la condition prérequis de la base sociale solide.
 

3. Domaines prioritaires

(1) Amélioration des conditions sanitaires et hygiéniques

     Compte tenu de la situation du pays où les soins médicaux fondamentaux ne bénéficient pas à toute la population, ce qui occasionne le taux de mortalité juvénile, enfantine et maternelle les plus élevés parmi les pays latino-américains et caribéens, le Japon s’engage à l’amélioration des services sanitaires à travers l’aménagement d’infrastructures sanitaires et médicales, le renforcement de capacité personnelle et l’amélioration de gestion des établissements médicaux. Aussi, dans le domaine d’assainissement, le Japon s’engage dans l’approvisionnement de l’eau potable, la sensibilisation vers un meilleur environnement hygiénique ainsi qu’à l’aménagement d’infrastructure concerné tout en appuyant les activités de lutte contre les épidémies y compris le choléra qui sévit depuis 2010.
 

(2) Promotion de l’Éducation

     Malgré la tendance favorable du taux de scolarisation fondamentale, le pays fait toujours face à un déficit d’établissements scolaires et de personnels pédagogiques tant au niveau du nombre que de la qualité. Avec 20% de couverture du service publique d’éducation, l’aménagement de l’environnement éducatif suivant la norme du Gouvernement est toujours en cours. Considérant l’éducation fondamentale comme la base du développement économique et social du pays, le Japon apporte un appui constant à l’aménagement de l’environnement éducatif et à la formation des personnels concernés.
 

(3) Renforcement de la Sécurité alimentaire et de l’Agriculture

     Bien que l’agriculture se présente comme l’un des domaines les plus importants auquel plus de 50% de la population s’engage, le système de production/distribution actuel et les catastrophes naturelles freinent le taux d’autosuffisance alimentaire à 45%. Avec une consommation domestique dépendant fortement des produits agricoles importés, les fluctuations des prix sur le marché international affectent sévèrement la vie des plus vulnérables. Dans l’aspect de la sécurité alimentaire et de la stabilité économique, le Japon apporte son assistance dans ce domaine.
 

(4) Renforcement de base économique par la conservation environnementale et la gestion des risques de désastres

      Compte tenu de la situation du pays où les dégâts causés par les catastrophes naturelles telles que le tremblement de terre en 2010 et l’ouragan Matthew en 2016 constituent l’une des causes principales d’empêchement du développement économique, le Japon appuie les engagements du Gouvernement haïtien vers le renforcement de résilience contre les catastrophe naturelles, de concert avec le « Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe » qui promouvra la stabilité infrastructurelle économique du pays et ce, tout en mettant l’accent sur la conservation environnementale. 

 

4. Points à noter

(1) Il faudrait tenir compte des nouvelles directives et/ou de la modification du plan de développement à moyen et long terme suivant les thèmes prioritaires de chaque secteur de développement annoncé par la nouvelle administration établie en février 2017. La mise en œuvre de projet devrait être planifiée en considération du budget, du système structurel (ex. disposition des personnels) et d’expériences de chaque institution partenaire d’Haïti.

(2) Le Japon met l’accent sur l’efficacité de l’aide publique par suivre et participer à la discussion sur le « Cadre de Coordination de l’Aide Externe au Développement d’Haïti (CAED)», cadre successeur de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH), auquel les bailleurs de fonds et les organisations entreprenant du développement s’engagent pour une coordination et concertation des activités sous le leadership du Gouvernement haïtien.

(3) Vu que le problème sécuritaire reste un sujet majeur, une attention minutieuse des mesures de sécurité est indispensable à la mise en œuvre des projets.